Un lieu de légendes



Le Palais de Justice de Bruxelles


Plus grand que la Basilique Saint-Pierre de Rome, le Palais de Justice domine le panorama Bruxellois. Les travaux ont débuté en 1866, sous le règne de Léopold II, et le Palais fut inauguré le 15 octobre 1883 en présence du roi Léopold II. Sa superficie totale est de 52 464 m2 pour une surface bâtie de 26 006 m2 (contre 22 000 m2 pour la Basilique St-Pierre de Rome). Sa construction fut l’objet de multiples intrigues politiques, complots et péripéties techniques et artistiques.

Il était à l’époque le plus grand édifice du monde historique et reste aujourd’hui encore l’un des plus grands bâtiments de pierres de taille de la planète et est actuellement le plus grand palais de justice du monde. Bien des questions demeurent sur ce chantier qui a vu son budget dépasser les 15 millions d’euros pour une estimation initiale de 1 million à peine. La démesure du chantier, et la liberté laissée à l’architecte d’outrepasser presque toutes les règles initialement imposées, reste un mystère insolvable.

Un quartier entier — mal famé, dit-on — fit place à sa construction à la fin du XIXe siècle. Les petites gens déplacées n’eurent d’autre revanche que le sobriquet dont ils parèrent l’architecte Joseph Poelaert dans le patois bruxellois des Marolles : schieven architek, qu’on pourrait traduire à peu près par « architecte de guingois ». Aujourd’hui, ces deux mots restent une insulte utilisée par les personnes pratiquant ce dialecte. Une autre version explique que les chefs de chantier et les architectes étaient des Anglais et que leur titre était « Chief-Architect » ce qui aurait pu donner skieven architek.

De style éclectique, ses colonnades titanesques, ses pilastres, ses entablements abritent en partie du vide. Le but n’était sans doute pas de réaliser une construction pratique mais de donner de la Justice une image plus écrasante que transparente.

Il fut le plus grand bâtiment de pierre en Europe jusqu’à la construction du palais de Ceausescu en Roumanie à la fin du XXe siècle.

Le gigantisme du lieu et les symboles étranges qui se nichent un peu partout ont inspiré des artistes tels que François Schuiten. Beaucoup de théories sur l’interprétation des symboles qui truffent ce bâtiment existent. Il serait d’ailleurs toujours aujourd’hui le lieu de réunions de sociétés secrètes, directement liées à l’histoire du Palais.

Une réplique de ce palais fut construite à Lima, capitale du Pérou entre 1929 et 1937. Néanmoins les proportions de l’édifice de Lima sont plus largement plus modestes qu’à Bruxelles. Par ailleurs, la coupole initialement prévue ne fut finalement pas construite.


Auteur : Avocats Bruxelles

Le portail de la Justice et des avocats bruxellois et belges
:

http://avocatsbruxelles.com

Suite au débat lancé sur l’avenir du Palais de Justice de Bruxelles, les Jeunes Juristes Francophones vous invitent à signer la pétition électronique en ligne sur le site du barreau de Bruxelles afin que notre magnifique palais demeure un symbole de justice dans la cité pour les citoyens :

http://www.barreaudebruxelles.be/index.php?option=com_content&view=article&id=119:lavenir-du-palais-de-justice&catid=91:consultez-les-autres-archives&Itemid=155

http://www.vialupo.com/brusel/index.html







5 juin 2011, journée internationale de l’environnement




Vers un modèle financier plus écologique


Longtemps la finance a cru qu’elle pouvait dénier l’écologie. Mais la récente crise économique mondiale a sonné le glas des antiennes surannées en la matière.

Rappelons qu’en 2008, les pays occidentaux ont du s’endetter en investissant plus de 1000 milliards de dollars dans les banques afin de les sauver de la faillite ; de même, plus de 3000 milliards de dollars ont été injectés dans un plan de relance de l’économie (1).

Dans une ère de dettes publiques abyssales, une époque où des milliards d’êtres humains meurent de faim et n’ont pas accès à l’eau potable sur la planète, était-il fondamentalement indispensable de sauver en priorité le déficit des banques des pays industrialisés avec « l’argent des contribuables » (2)?

Si en 2011, la Chine a quasiment remboursé sa dette publique et que l’Inde est en voie de l’achever, inversement, de la Grèce au Portugal, de l’Espagne à la France en passant par l’Irlande, des plans d’austérité ont dû être mis en œuvre afin de compenser le gouffre financier public amplifié par la sauvegarde des banques. L’Europe financière est toujours en crise, le processus de déclin de son économie est un fait avéré. La situation demeure d’une gravité sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale. D’où la nécessité d’une nouvelle ère d’investissement.

Politique de rigueur ou relance, dans la bataille mondiale pour une finance différente, plus responsable, plus éthique, plus écologique, la distribution de l’argent par les banques est le nerf de la guerre. Selon les banques, l’argent est généralement investi dans un circuit choisi en fonction de sa rentabilité. Comment les banques distribuent-ils votre argent (3) ? L’argent que vous déposez sur vos comptes courants, vos livrets d’épargne, même les montants les plus infimes, « ne dort pas » dans vos agences bancaires. Dans certaines banques, votre argent ira financer à votre insu des secteurs se révélant nuisibles à la planète, aux peuples tels que des prêts pour de nouvelles centrales nucléaires, des plateformes pétrolières, gazières, des multinationales aux objectifs mondialement controversés. Les conséquences du financement de ces projets ont pour corollaire nombre d’effets dévastateurs : production de déchets hautement radioactifs, toxiques, menaces sur la biodiversité terrestre et marine, extermination de certaines communautés pour la construction d’oléoducs, pollution des eaux, accroissement d’un effet de serre des plus délétères, etc…

Des données précises publiées par banque attestent aujourd’hui de l’inanité criante du modèle financier ambiant : à ce propos, il convient de se référer à l’impact carbone des banques françaises les plus polluantes voire radioactives.











L’étude de ce graphique, dont les calculs ont été faits pour HSBC Holdings, nous enseigne que si toutes les banques n’ont pas le même impact carbone, elles n’ont pas non plus les mêmes valeurs (4).

Relevons que les trois premiers établissements bancaires, adhérant à des mécanismes financiers les plus éthiques et écologiques, sont La Nef, le Crédit coopératif et la Banque de la Poste. Ces banques replacent véritablement l’humain, l’écologie au cœur du circuit financier. L’argent que vous y déposez fait l’objet d’une gestion responsable : il subventionne, de manière transparente, des initiatives durables. Ces trois institutions financières mettent, de surcroît, un point d’orgue à canaliser l’argent vers des projets pourvoyeurs d’emplois.

La Nef, classée premier établissement bancaire éthique en France, a été crée en 1988. Cette coopérative de finances solidaires développe des initiatives avec votre argent en s'inspirant d'un modèle de développement durable dans sa production de richesse et dans sa distribution.

En effet, en 2009, 70% des prêts accordés par La Nef, ont été consacrés à la création d’entreprises à vocation écologique, par exemple dans le domaine de la construction d’éco-quartier, le développement de l’agriculture locale et biologique, les énergies propres, les centres de formation à l’éco- construction, les épiceries biologiques ; 30% des prêts ont été investis à la création d’entreprises à dimension sociale, d’insertion ou culturelle telles que des restaurants bio ou œuvrant en faveur des plus démunis, des crèches écologiques, des maisons d’édition, etc… La liste et le montant de tous les prêts accordés par La Nef sont publiés chaque année. Dès lors, vous pouvez suivre le chemin emprunté par votre argent avec la plus parfaite transparence (5).

Si nous regrettons que la Nef et le Crédit coopératif, acteurs financiers de choix, n’aient pas encore d’antennes dans les départements d’Outre-Mer français, la Banque de la Poste, classée au troisième rang parmi les banques les plus éthiques de France, y est cependant largement représentée, accessible à tous, avec des taux décents et la mise en place du microcrédit; en ce sens, les initiatives des banques postales ultramarines méritent d’être soutenues.

En Belgique, terre d’accueil des investisseurs internationaux, la banque Triodos a été reconnue, selon une enquête de Test achat, comme la plus éthique, transparente, écologique des banques belges.

Cette banque a aussi pour vocation d’investir l’argent des épargnants et investisseurs dans des projets environnementaux, sociaux, culturels. Notons, à titre d’exemple, qu’en 2007, Triodos a accordé plus de 40 millions d’euros de crédit éolien en France hexagonale; que fin 2010, elle finançait plus de 300 projets européens, internationaux en matière d’énergie renouvelable. En ayant permis la production d’électricité pour 1,2 millions de ménages, Triodos a évité la production de 1,6 million de tonnes de CO2 en 2010 !

Triodos, appliquant un code de conduite éthique stricte, affiche de manière récurrente d’excellents résultats dans la capitale de l’Union européenne. La banque belge a déclaré, par ailleurs, qu’elle n’avait pas été touchée par la crise financière de 2008.

Les racines de la popularité de ces établissements bancaires éthiques, autrefois peu connus, s’étendent progressivement ces dernières années en Europe et ne laissent plus de place à l’hésitation des citoyens informés.

En cette journée mondiale de l’environnement, face à la déconfiture d’un système financier suranné, les Jeunes Juristes Francophones encouragent vivement tout citoyen responsable à quitter les banques les plus nuisibles pour la planète comme pour l’humain et à opter pour un circuit monétaire axé sur des valeurs, sur des projets durables vers une société plus juste. Le respect de la symbiose entre l’Homme et la nature relève de coutumes millénaires qu’il nous appartient de préserver.

Jairam Ramesh, Ministre de l’environnement de l’Inde, et plus récemment Angela Merkel, chancelier fédéral de l’Allemagne, nous ont enseigné qu’il est possible de dire « non » aux projets « rentables » des grandes entreprises ou des multinationales les plus puissantes de ce monde lorsqu’ils sont trop dévastateurs pour les citoyens comme pour l’environnement (6).

Rappelons également les propos de Tim Jackson : « il faut construire une prospérité support de bien être collectif et de justice dans les limites de la biosphère » (7).

Ensemble nous pouvons certainement résister aux abus bancaires nocifs, destructeurs, à l’opacité voire à l’hypocrisie de certains des paradigmes dominants (8). Pour les listes détaillées des financements, prêts, soutiens secrets financés, accordés par votre banque avec votre argent voir : www.secretsbancaires.fr (9)

Le XXIe siècle ne rimera plus avec une finance sans conscience. Le monde a longtemps attendu de savoir et aujourd’hui il sait. Des vérités simples sont de plus en plus accessibles. L’investissement financier libre et responsable représente une chance pour les futurs locataires de la planète. Léguer un monde endetté, sans éthique, aux prochaines générations revient à leur céder, par ce modèle économique périmé, un monde non durable.

En investissant « en bon père de famille », nous avons le pouvoir de soutenir un système bancaire plus éthique loin de certaines dérives dérégulées et débridées du monde la finance, nous pouvons replacer l’humain, l’écologie au cœur de l’économie, et faire émerger une nouvelle conception du monde loin de toute théorisation, de toute sinistrose, de toute utopie.

Le nouveau « Moyen Age » de notre temps, multipolaire et apolaire, est déjà enclenché. Face à l’ampleur de la dette actuelle de l’Occident, gageons que, sans réaction collective, sans force de traction des consciences, son système financier s’oxydera… jusqu’à sa prochaine « Renaissance ».

YM


Références :

(1) Lire « Tous ruinés, dans dix ans », Jacques Attali, Ed. Fayard, 2010 ; Livre de poche 2011.

« L'auteur reconstitue l'histoire de la dette publique des grands pays occidentaux, et montre à quel point son niveau de 2010 fait peser un danger réel sur la démocratie. »

(2) Lire : « Fallait-il sauver les banques », Jannick Alimi, Ed Larousse, 2009.

« À la fin de l'année 2oo8, le gouvernement a débloqué plus de 20 milliards d'euros pour aider les banques françaises à surmonter la crise. Près d'un an plus tard, force est de constater que cet argent n'a pas servi à subvenir aux besoins des entreprises, grandes et petites...Les banquiers ne seraient-ils pas, finalement, les grands bénéficiaires du désastre qu'ils ont provoqué ? »

(3) Lire : « Que font-ils de notre argent », Stanislas Dupré, Ed. Nil, 2010.

« Vous êtes un citoyen modèle comme la planète en a besoin : vous préférez le bio à la junk food, vous prenez le train plutôt que l’avion, et au lieu de vous acheter une nouvelle voiture avec l’héritage de votre grand-mère, vous laissez votre pécule au chaud sur votre compte courant ou un placement sans risque. Erreur ! En faisant cela, vous êtes plus irresponsable que celui qui s’offre un 4x4. Il y a fort à parier en effet que vos économies servent à financer toute une usine, voire une nouvelle plateforme pétrolière en eau profonde. Car ne vous y trompez pas, les dix, cent ou mille euros qui traînent sur vos comptes ne restent pas à votre agence. Ils partent immédiatement pour une course folle à travers le monde dont Stanislas Dupré nous détaille les grandes étapes… ce livre met les pieds dans le plat et dénonce les mauvais élèves du secteur. Cela ne changera rien ? Pas sûr : l’étiquetage écologique des réfrigérateurs et des voitures a profondément modifié ces filières. Pourquoi n’en serait-il pas de même des banques ? »

Voir aussi :


Stanislas Dupré, france-info 02 12 2010 par FranceInfo

(4) Le classement des banques de la moins à la plus polluante

Groupe 1 : impacts positifs
La Nef,
Le Crédit Coopératif

Groupe 2 : risques faibles à modérés
La Banque Postale
Banque Populaire
Caisse d’Épargne
Crédit Mutuel – CIC

Groupe 3 : risques maximum, attention danger !

HBSC
Société Générale
BNP Parisbas
Crédit Agricole

Sources : www.jechangedebanque.org ; www.utopies.com ; www.lesamisdelaterre.org

(5) Sur La Nef : www.lanef.com ;


Sauvons les riches: Je Change de Banque par LeNouveauMonde

Sur Triodos : www.triodos.be

Lire le magazine de Triodos en ligne :


(6) Lire : « The Caravan », Mira Kamdar, New Delhi, 2011; “le mot de l’Inde” pour Courrier international.


(7) Lire : « Prospérité sans croissance » de Tim Jackson, Ed.Etopia et de Boeck, 2010.


(8) Lire : « Mon combat contre les Banques » de Me Daniel Richard, Ed. Max Nilo, 2006.

« Combien de fois vous êtes-vous senti impuissant face à votre banquier ? Daniel Richard est le premier avocat en France à avoir attaqué les grands établissements financiers. Ses procès gagnés depuis 1987 lui ont valu dans la presse le surnom de " Zorro de la défense des épargnants ". Les plus grandes banques françaises (…) gardent toutes un souvenir cuisant de leur confrontation avec l'avocat. Contrairement à beaucoup de ses confrères, Daniel Richard n'a pas choisi de servir les grandes puissances économiques, mais de dénoncer leurs abus et d'aider les clients à se défendre. Mais qui est l'homme derrière le masque de Zorro ? Quelles sont ses méthodes ? Comment est-il devenu en vingt ans la bête noire des banquiers ? Sur le ton de la confession, voici le récit d'un courageux parcours, une plongée dans les coulisses des grandes affaires gagnées par Daniel Richard. Mais l'ouvrage est aussi un guide précis pour mieux démasquer les excès de votre banque et mieux placer son argent ».

Acheter en ligne sur : www.amazon.fr

Voir le blog de Me Daniel Richard, avocat du barreau de Paris spécialisé en droit bancaire :
http://danielrichardavocat.over-blog.com/

(9) Lire attentivement la vérité sur les projets financés en secret par votre banque : www.secretsbancaires.fr et www.banksecrets.eu