10 décembre
Journée mondiale des droits de l’Homme


Article 1 de la DUDH : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits ».



Reflétant l’amphibologie de ceux qui l’écrivent, l’histoire des droits de l’Homme a navigué entre le sublime et le honteux à l’orbe de la planète. Un oxymore encore d’actualité au XXI ème siècle nonobstant l’évolution de notre société.

La communauté internationale célèbre, en ce 10 décembre 2008, le 60 ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (dénommée « DUDH »). Ce premier engagement de l’Europe d’après-guerre est né de la volonté commune de reconstruire la paix, afin de ne plus jamais revivre les horreurs de la période 1939-1945. Ce texte, composé de 30 articles, a été adopté le 10 décembre 1948 à Paris, au Palais de Chaillot. La DUDH cristallise le socle fondateur du droit international concernant les droits de l’Homme.


Aujourd’hui, la défense des droits de l’Homme s’appuie sur un large éventail d’instruments juridiques. Matière intersectorielle, les droits de l’Homme, universels, inaliénables et indivisibles, retiennent tant les droits civils, politiques que les droits économiques, sociaux, culturels, environnementaux.


Rappelons en ce 10 décembre que la protection des droits de l’Homme mobilise à l’échelle planétaire tous ceux qui oeuvrent sans relâche pour davantage de justice, de vérité, d’équité. Si les considérations humanistes peuvent apparaître encore à d’aucuns comme des épiphénomènes, elles représentent de manière permanente, à travers les âges, un défi, une priorité, une vigilance envers les libertés, les droits fondamentaux, la démocratie, la paix, et la sécurité.

Au-delà d’une journée mondiale de sensibilisation, la défense des droits de l’Homme demeure une constante, porteuse d’une promesse d’égalité, et ce, par rejet du terrorisme, des discriminations, des exactions, de la guerre, des actes de barbarie, de torture, du racisme, de la xénophobie, du travail forcé, de la traite des êtres et des organes humains, de l’exploitation des enfants, de la faim dans le monde, des mines anti-personnelles, etc.

Si l’histoire des droits de l’Homme a changé de combats, de nature au sein de l’Union européenne depuis la fin de la guerre, la fracture entre les pays industrialisés et les pays en voie de développement s’est creusée, accentuée en la matière.

Certes, nous formons une société de droit, mais aussi de devoir, de solidarité entre chaque individu. En sus de l’évolution sémantique, en deçà des prés carrés d’investigation des organisations, des politiques, des peuples eux-mêmes, les Jeunes Juristes Francophones, signataires de la Déclaration en 2008, contribuent modestement à promouvoir les droits de l’Homme, à veiller à leur visibilité, à participer à leur avancement sur le terrain.

En ces temps d’incertitude, s’investir en faveur des droits de l’Homme, c’est persister afin de construire un monde toujours meilleur, notamment pour les générations futures.


Yola MINATCHY




Liens :

Texte intégral de la DUDH

Index universel des droits de l'Homme

Connaissez vos droits 2008

Every Human Has Rights


20 novembre 2008 - 20 ans de la Convention internationale des droits de l'enfant



La Convention internationale des droits de l’enfant a été adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies le 20 novembre 1989. Ce texte représente le premier instrument juridique en matière de droits de l’enfant ayant valeur contraignante pour les 172 Etats qui l’ont ratifiée (1).

En effet, la première déclaration sur les droits de l’enfant adoptée par la Société des Nations le 26 septembre 1924, dénommée Déclaration de Genève, suivie par la déclaration des droits de l’enfant du 20 novembre 1958, n’avait pas force obligatoire pour la communauté internationale.

Le cadre de ces textes protecteurs vise à faire respecter les droits de l’enfant. Rappelons en cette journée mondiale des droits de l’enfant, les principaux droits fondamentaux en la matière: chaque enfant a le droit à une alimentation saine et suffisante, le droit à l’éducation, le droit de pratiquer la religion de son choix ; tout enfant a le droit d’être protégé contre les brutalités mentales et physiques, contre tout mauvais traitement, contre l’exploitation ; chaque enfant a le droit de participer à part entière à une vie familiale (naturelle ou adoptive), à une vie culturelle et sociale.

Nonobstant l’existence de ce cadre juridique, les droits de l’enfant sont encore loin d’être universellement respectés. Le sort de certains enfants apparaît encore comme des tranches de vie tirées du plus mauvais cauchemar.
Les témoignages affluent et dénoncent l’atrocité du travail forcé, de la traite des êtres humains, de l’enrôlement militaire dans les conflits armés. En Asie, 80 à 100 millions d’enfants, âgés de 4 à 15 ans sont arrachés au système éducatif : ils travaillent dans les rizières en Malaisie, dans les fabriques de tapis au Pakistan, dans la récupération des déchets sur les grandes décharges autour de Manille, dans les industries du jouet, de bijoux, de feux d’artifice, de polissage de pierres en Chine, dans les plantations de thé en Inde, dans les conserveries de poissons aux Philippines, dans les briqueteries au Népal (2).

Plus grave, 179 millions d’enfants dans le monde sont soumis à la pire forme de travail forcé, l’exploitation sexuelle.
En Europe, citons les problématiques liées à la traite des enfants, la pédopornographie sur internet, l’administration de médicaments non soumis à des tests préalables, l’exclusion sociale des enfants roms, les enfants sans papiers.

Les Jeunes Juristes Francophones adhèrent à l’engagement des structures qui oeuvrent, se mobilisent, se battent chaque jour à l’orbe de la planète, dans le respect de certaines règles éthiques les plus élémentaires, afin qu’une application concrète de la Convention internationale des droits de l’enfant soit mise en oeuvre.

Le respect des droits des enfants dans le monde constitue un des grands axes des actions menées par les Jeunes Juristes Francophones. En partenariat avec une Fondation belge, Yola Minatchy, présidente de notre association, a soutenu et a participé à différentes actions de solidarité envers certains enfants démunis de la planète depuis 2007, au Pérou, au Brésil, et notamment ce 20 novembre 2008 au Cambodge.

Rappelons en cette journée anniversaire, qu’il relève de la conscience collective de l’humanité de se solidariser afin de contribuer au respect des droits des enfants. Le défi reste titanesque.

Les Jeunes Juristes Francophones



Orphelinat de Poncheng Tong (Cambodge) ce 20 novembre 2008

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1. Depuis 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant a été signée et ratifiée par 192 Etats, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies. Seuls, deux Etats, la Somalie et les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas été signataires de ce texte international. Les Etats-Unis n’y ont pas consenti car la convention prohibe la peine de mort pour les mineurs. Or la peine capitale a été de rigueur aux Etats-Unis pour les mineurs jusqu’à ce que une loi l’abroge en 2005.

Voir en ligne : http://www.droitsenfant.com/liste_cide.htm.

En tout état de cause, la communauté internationale attend de la nouvelle présidence américaine une signature et ratification du texte international..

2. Le travail des enfants en Asie, Jean-Charles Champagnat : www.droitsenfants.comgg

XIIe Sommet de la francophonie à Québec


Le XIIe sommet de la Francophonie a eu lieu dans la ville de Québec du 17 au 19 octobre 2008.

Il a réuni, sous la présidence du Canada, une tribune de 55 États et gouvernements de pays ayant la langue française en partage, ainsi que 13 États observateurs.

Au terme des débats, les membres de la Francophonie ont entériné un certain nombre d’initiatives visant à insuffler un nouveau dynamisme à la démocratie, à la primauté du droit, à la gouvernance économique et à mieux préserver l’environnement et la langue française.

Par ailleurs, les membres de la Conférence ont acté quatre Résolutions :

-Une Résolution relative à la langue française laquelle envisage la mise en application de conditions fondamentales afin de garantir à la langue française sa pleine reconnaissance sur la scène internationale, et dans chaque Etat membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).

Les principaux axes de ladite Résolution concernent :

«-le renforcement des moyens et des instruments nécessaires à la réalisation des engagements de la Francophonie;

-la contribution à la diffusion de TV5Monde et à son accès, tout en réaffirmant notre engagement à l'égard de ce réseau multilatéral de langue française, de son rôle clé au chapitre de l'influence et de l'apprentissage du français dans le monde, et de sa mission pour illustrer la diversité culturelle;

-la promotion de la diversité culturelle et des instruments internationaux afférents, et la défense du multilinguisme; et

-la nécessité d'œuvrer conjointement, au sein d'un espace francophone solidaire, pour apporter, par des actions ciblées, une valeur ajoutée en faveur de la paix, de l'État de droit, de la coopération et du développement durable ».
(Extraits de la Résolution – source OIF)

-Une Résolution sur les droits de l’enfant invitant les pays à mettre en application les protocoles facultatifs de la Convention internationale sur les droits de l’enfant.

La Résolution encourage notamment la Francophonie « à renforcer ses activités de sensibilisation et dʼéducation visant à promouvoir davantage les droits universels, indivisibles, interdépendants et inaliénables des enfants, selon une approche holistique qui prend en considération les principes de non discrimination, dʼintérêt supérieur de lʼenfant , de droit de vivre, de survivre et de se développer, et de participation, et ce, en étroite concertation avec les institutions du système des Nations Unies concernées ainsi quʼavec les organisations régionales appropriées ». (Extraits de la résolution- Source OIF)

La Résolution invite les pays membres de la Francophonie à s’associer aux célébrations du 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant en date du 20 novembre 1989.

-Une Résolution sur les pays francophones affectés par le phénomène des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays

La Résolution décide également de donner leur plein effet aux engagements déjà adoptés en la matière, notamment en accentuant sur la mise en œuvre des recommandations émises par le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de lʼHomme des personnes déplacées à lʼintérieur de leur propre pays.

-Une Résolution sur la promotion du tourisme dans les pays du Sud

Considérant que le tourisme est un facteur de développement et de lutte contre la pauvreté, la Résolution incite les membres de la Francophonie à mener des activités de formation et de développement des capacités des pays francophones du Sud.

Le XIIe sommet de la Francophonie a été qualifié de vif succès à tous les égards.

Les prochains sommets auront lieu en 2010 à Madagascar, et en 2012 en République Démocratique du Congo.


Jeunes Juristes Francophones,
La présidence,

Yola Minatchy